Portrait : Allo papa tango Charly

Envoyer

Mis à jour le 22 janvier 2014 à 10h28 Archive

Boswana, Inde, Chine, Thaïlande, Indonésie, Malaisie.... Charly Lesquelin a un emploi du temps très chargé. Tel un pigeon voyageur, le peintre emblématique du sud sauvage sillonne, depuis 12 ans, les 4 coins de la planète. Au gré de ses multiples voyages, il a pu exposer ses œuvres dans les plus grandes galeries et collaborer avec de nombreux artistes étrangers. Des rencontres qui ont, aujourd’hui, changé sa façon de travailler...

Premier portraitiste de rue réunionnais, Charly Lesquelin réalise ses premières œuvres en 1992. Très vite, il enchaîne les expositions, tout d’abord à la Maison de la Jeunesse et de la Culture du Tampon, au Centre nautique de Saint-Joseph et partout où on le sollicite dans l’île.
20 ans plus tard, l’artiste Réunionnais expose à Paris, à Bruxelles, en Chine, en Malaisie, en Thaïlande, en Inde et collabore avec les plus grands artistes contemporains.

Une peinture unique et un style inimitable

Peintre atypique et foisonnant, Charly Lesquelin privilégie les supports de récupération comme la toile de jute, le carton, les journaux, les vieux chiffons ou encore les ronds de bac (bouchons de fûts métalliques) sur lesquels il couche portraits, scènes de la vie quotidienne et paysages.

« C’était un dimanche, je n’avais pas de toile. Le besoin de peindre se faisant pressant, j’ai récupéré un fonds de bac, je l’ai nettoyé et je m’en suis servi comme support » se remémore Charly.
Entre figuration et abstraction, Charly peint son île et sa créolité. Il retranscrit le paradoxe réunionnais où la tradition côtoie la modernité.

De la Réunion au Louvre, en passant par l’Asie

C’est au début des années 2000 que la carrière du Réunionnais prend un coup d’accélérateur. Il commence a voyager en Métropole et à exposer dans l’hexagone. Charly découvre le Louvre et les autres musées.
En 2008, lors du salon de la prestigieuse Société Nationale des Beaux Arts au Carrousel du Louvre il est honoré d’un prix d’excellence pour son tableau « Fournaise ».

Sa rencontre avec le mauricien Hosanee Saïd et le groupe « Passerelle » lui permettra d’exposer ses peintures à Maurice et en Thaïlande. Six ans plus tard avec le même groupe, il découvrira l’Inde et la Malaisie.
« En 12 ans, j’ai fait une trentaine de voyages essentiellement dans les pays asiatiques et à chaque fois j’ai été accueilli à bras ouvert. Et chaque séjour est presque un retour aux sources » confie le Saint-Joséphois d’adoption qui a du se remettre à l’anglais pour mieux communiquer avec ses nouveaux amis.

En retour, Charly a invité des artistes Malaisiens à exposer au Carrousel du Louvre et il a emmené une vingtaine de Réunionnais en Chine. Une nouvelle génération d’artistes, anciens étudiants des beaux arts, à qui il a fait bénéficier de son réseau.

Cette année, l’emploi du temps de l’artiste sera tout aussi chargé. Il a programmé dans son agenda une résidence avec des artistes aborigènes en Australie, une biennale en octobre en Malaisie et une exposition à Shanghai. Charly Lesquelin n’oublie pas pour autant Saint-Joseph. Il mûrit actuellement des projets qui verront le jour dans un avenir proche.

Evolution

Ces voyages lui ont permis de rencontrer de nombreux artistes asiatiques avec qui il a pu collaborer le temps d’une résidence. L’artiste s’est imprégné du savoir-faire de chacun.
Depuis 2011, le style de Charly a beaucoup évolué. « Il n’y a plus de frontière entre les portraits et les paysages dans mes tableaux, tout se confond. En Asie, j’ai appris à mieux gérer l’espace de la toile...j’utilise aussi beaucoup plus l’encre de chine » explique t-il.

Il s’inspire beaucoup des méthodes chinoises qui lui ont permis une relecture complète de son travail. Aujourd’hui, Charly Lesquelin voit la Réunion avec un nouvel œil et une nouvelle technique.